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« Arts et Métiers-Campus de Rabat veut accompagner le miracle industriel marocain »



L’Ecole Arts et Métiers-Campus de Rabat, qui a pour ambition de former les futurs leaders des industries responsables, vient d’ouvrir ses portes à Technopolis Salé, au sein du campus de l’UM6P. Formations, infrastructures, coûts et partenariats… Campus Mag fait le point après cette première rentrée avec le directeur de l’école, Mehdi Sebti.


Pouvez-vous nous parler de la genèse de l'École Arts et Métiers-Campus de Rabat ? Qui a initié ce projet ?


C'est dans le cadre du Plan d’accélération industrielle lancé au Maroc en 2014 qu’Arts et Métiers à été sollicité pour accompagner le développement de compétences en ingénierie au Maroc, en s’appuyant sur la mise en place d’un campus, permettant de délivrer le diplôme grande école Arts et Métiers Paristech à des étudiants marocains et africains venant faire leurs études au Maroc. Le projet est porté du côté de l'État marocain notamment par son ministère de l'Industrie et du Commerce, qui a signé un accord de partenariat relatif à la création de l’école en avril 2020. Le président de cette école est le ministre de l'Industrie et du Commerce. Au début, le campus devait s’installer à Zenata, puis les choses ont favorablement bougé pour se positionner sur Technopolis. C’est une excellente chose puisqu'il y a déjà tout un écosystème universitaire là-bas. Nous sommes donc installés et avons nos bâtiments provisoires au sein de l'UM6P-Technopolis et nous aurons notre bâtiment définitif dès la rentrée universitaire de 2024 avec accès à toutes les infrastructures existantes (logements, restauration, infrastructures culturelles et sportives…).


Concrètement, comment intègre-t-on l'École Arts et Métiers-Campus de Rabat ?


Il y a deux programmes : ingénieur PGE (programme grande école) et bachelor des technologies pour l’industrie du futur, accessibles sur concours. Le programme ingénieur PGE s'adresse aux élèves issus des classes préparatoires aux grandes écoles (MP, PSI et TSI) ainsi qu’aux licenciés en sciences, mathématiques, physiques, etc., via des admissions parallèles. Le programme bachelor s’adresse aux étudiants en formation Bac+2, sciences et techniques (EST, DUT, BTS, instituts de formation aux métiers de l'automobile ou de l’énergie, par exemple).


Quels diplômes peut-on décrocher en sortant de l’école ?


Soit le diplôme d'ingénieur, programme grande école Arts et Métiers, soit le bachelor des technologies pour l'industrie du futur en même temps que la licence professionnelle. Ces deux diplômes répondent aux exigences de la réglementation marocaine. Nous avons en effet d'être accrédités et autorisés par le ministère de l'Enseignement supérieur marocain cet été. Ainsi, un étudiant de Rabat sera considéré comme un étudiant d’un campus français des Arts et Métiers. Cela permettra de délivrer le diplôme d'ingénieur d'Arts et Métiers à des étudiants marocains ou africains qui viendront faire leurs études au Maroc. Le diplôme d’ingénieurs est en cours d’accréditation auprès de la Commission des titres d'ingénieurs (CTI). A noter que le programme bachelor est en majorité enseigné en anglais. C’était une recommandation de nos organes de gouvernance parce que de plus en plus de multinationales s'installent au Maroc et donc le management, y compris intermédiaire, doit être capable de dialoguer et travailler avec toutes les parties prenantes dans une entreprise.


Comment avez-vous pris la direction de cet établissement et quelle est votre ambition pour cette école ?


Un appel à candidature a été lancé entre fin 2021 et début 2022 auquel j’ai répondu en présentant un projet de développement. Mon ambition est de hisser cette école dans le top 3 des écoles d'ingénieurs dans les toutes prochaines années pour pouvoir participer à la dynamique positive que j’appelle le « petit miracle industriel marocain ». Arts et Métiers-Campus de Rabat a ainsi pour objectif de participer au développement des compétences en ingénierie pour le Maroc et d’assurer aux jeunes une formation de qualité au diapason des nouveaux besoins et des nouvelles mutations, et ouverte sur les nouvelles technologies pour permettre au continent africain aussi de réussir le défi de son industrialisation.


Quel bilan faites-vous de cette première rentrée ?


Nous avons reçu l’accréditation au mois de juillet 2023. Depuis, nous nous sommes mobilisés et avons travaillé avec l’ensemble des parties prenantes et des équipes en interne dans un délai très court pour réussir la rentrée universitaire de septembre. Nous avons attiré plus de 300 candidats qui nous ont fait confiance ou qui connaissaient déjà la « marque » Arts et Métiers. L'argumentaire industriel et cette ambition qu'a le Maroc d'être le hub d'enseignement dans la technologie ont également attiré les étudiants. Nous avons eu comme objectif cette première rentrée universitaire de recruter des petites promotions pour essayer de monter en compétence rapidement et recruter au fur et à mesure les meilleurs enseignants chercheurs dans les disciplines de l’école. Pour cette rentrée, nous avons une quinzaine d'étudiants ingénieurs et une vingtaine d'étudiants inscrits en bachelor.


Comment a été constitué le corps pédagogique ?


L’atout que nous avons, c'est d'être adossés à un grand établissement français et européen qui a déjà son réseau et personnel d'enseignants chercheurs. Il faut avoir obtenu un doctorat dans l’une de nos disciplines pour pouvoir être recruté, par exemple en génie mécanique, génie industriel, génie énergétique, avec des domaines de recherche propres à chaque profil recruté (management de la performance, maintenance 4.0, maintenance prédictive, batteries pour la e-mobilité, mécatronique…). Les enseignants, toutes nationalités confondues, sont recrutés sur leur dossier de candidature et sur concours. Nous avons l’objectif dans les prochaines années de constituer une équipe de 80 personnes, entres administratifs et personnel enseignants.


Pouvez-vous nous parler du campus, de sa capacité d'accueil et des infrastructures ?


Nous sommes cette année dans un bâtiment d’enseignement provisoire au sein de l’UM6P, mais le campus définitif, dont la construction a déjà démarré, nous sera livré l'été 2024 pour assurer la rentrée de septembre prochain. C'est un campus de près de 12 000 mètres carrés couverts, avec un bâtiment d'enseignement en cours de construction. Les étudiants auront aussi un plein accès à toutes les infrastructures de l’UM6P. C'est une grande valeur ajoutée parce que c'est un campus de classe mondiale. Les élèves ingénieurs et les bachelors en technologie vont ainsi pouvoir côtoyer des étudiants en sciences humaines et sociales, en droit, en école de commerce, etc. Cela fait la richesse du parcours et des projets à mener par les étudiants. Ce campus est organisé selon le modèle d'enseignement supérieur et de recherche des autres campus en France, mais il respecte aussi la réglementation marocaine. C'est un campus qui, à terme, dans les cinq ou six prochaines années, accueillera 1 000 étudiants. Ce seront des promotions de 200 élèves environ pour le bachelor et autant pour les ingénieurs, chaque année. L'école met aussi l'accent sur la pratique grâce à un modèle pédagogique axé sur le « learning by doing ». C'est une école d'ingénieurs qui s’équipera des meilleures installations technologiques pour être une vitrine à terme de l’industrie du futur. Au sein du campus, nous aurons ainsi une halle technologique, ce qu'on appelle une ELF (Evolutive Learning Factory), une école usine qui évolue avec le temps.


Prévoyez-vous des ponts avec d'autres campus ?


Un élève ingénieur ne pourra être diplômé que s'il valide une mobilité d'au moins six mois. Arts et Métiers, c’est aussi 8 campus en France donc il peut déjà faire sa mobilité dans ces campus. Arts et Métiers est aussi partenaire avec 150 universités présentes dans 38 pays, ce qui offre un large éventail de destinations à nos étudiants motivés et qui parlent les langues étrangères.


Qu'en est-il des frais de scolarité et des possibilités de bourses ?


Pour le cycle d’ingénieurs de trois ans, les frais de scolarité sont de 50 000 dirhams par an. Les trois derniers semestres sont payants pour tout le monde mais pour les trois premiers semestres, l’école offre des exonérations allant de 50% à 100%, basées sur l'excellence académique et la situation socio-économique des étudiants et leurs parents. Un de nos partenaires du secteur bancaire peut aussi aider en octroyant des crédits accessibles à ceux qui éprouvent des difficultés à payer ces frais. Les frais de scolarité pour le bachelor s'élèvent à 30 000 dirhams pour l'ensemble de la formation de trois semestres, avec là aussi des possibilités d'exonération partielle.


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