Classement de Shangai : quand les universités marocaines sèchent les cours
- Youssef Ziraoui
- il y a 5 jours
- 2 min de lecture
Chaque année, la publication du classement de Shanghai rappelle une vérité inconfortable : le Maroc est quasi invisible sur la scène académique mondiale. En 2025, seule l’Université Hassan II de Casablanca (UH2C) figure dans ce palmarès, et encore, dans la fourchette 901-1000.

Ce constat n’a rien d’une surprise. Le classement ARWU (Academic Ranking of World Universities) repose essentiellement sur des critères liés à la recherche scientifique : prix Nobel ou médailles Fields parmi anciens élèves et chercheurs, publications dans Nature et Science, articles indexés, taille de l’institution, etc. Dans ce domaine, nos universités publiques, confrontées à des contraintes budgétaires et structurelles, peinent à rivaliser avec les mastodontes internationaux.
Tant que la recherche restera marginalisée, que le soutien aux enseignants-chercheurs se limitera à leur simple survie, et que l’université sera perçue comme un lieu d’accueil d’étudiants plutôt que comme un moteur scientifique, le Maroc restera en marge. Pendant ce temps, d’autres pays africains et arabes gagnent du terrain...
Du côté des grandes écoles de management, la situation n’est guère plus reluisante. A peine une poingée d’institutions marocaines détiennent les labels internationaux reconnus (AACSB, EQUIS ou AMBA) devenus références incontournables pour l’attractivité et la crédibilité à l’échelle mondiale. Cette quasi-absence traduit une déconnexion préoccupante avec les standards internationaux : comme si certaines écoles ne cherchaient pas vraiment à se mesurer aux meilleurs ou à briller sur la scène académique. Résultat : leur visibilité reste limitée, leur attractivité s’en trouve affaiblie, et le Maroc peine à se positionner comme un pôle d’excellence susceptible d’attirer étudiants et partenaires internationaux.
Il ne s’agit pas de critiquer pour critiquer, mais de comprendre l’enjeu. Sans université ou école portée par la recherche et reconnue à l’international, le Maroc s’expose à une invisibilité stratégique, un frein sérieux à son ambition de développement, de rayonnement et d’attractivité. Garder le silence ou se contenter de l’existant devient un luxe que notre avenir ne peut se permettre.
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